Le kératocône: traitement

Correction/traitements :

1. Etape 1

A un stade initial, une correction optique en lunettes suffit souvent.

2. Etape 2

Puis, si les lunettes ne permettent pas une correction optimale, des lentilles sont proposées ; le plus souvent rigides seules ou associées à des lentilles souples. Dans de rares cas, on peut proposer un verre scléral.

Figure : lentille rigide sur une cornée kératocônique.

3. Etape 3

Un autre traitement consiste en la mise en place de segments d’anneaux en dérivé du plastique (matériau= PMMA (Poly méthyl métacrylate)) dans l’épaisseur cornéenne (anneaux intra cornéens). Ceux-ci ont pour but, par effet mécanique, d’aplanir la cornée déformée et donc d’améliorer la vue et/ou la tolérance aux lentilles/lunettes. Ils sont mis en place par le chirurgien au bloc opératoire, après réalisation d’un tunnel circulaire intra cornéen au laser femtoseconde. Leur mise en place est totalement indolore.

Figure 1: Anneaux intra cornéens en photographie en lampe à fente.

Figure 2: Anneaux intra cornéens et aspect post cross linking en coupe OCT.

4. Etape 4

En cas d’évolution péjorative rapide de la déformation constatée par l’ophtalmologiste, un traitement peut être proposé : le cross linking du collagène cornéen. Son but est de rigidifier la cornée sans altérer sa transparence et donc d’arrêter l’évolution péjorative.

Celui-ci est réalisé en conditions d’asepsie strictes. Il est indolore et résulte d’une réaction photo-chimique. Après anesthésie locale, la surface cornéenne est grattée par le chirurgien (retrait de l’épithélium), puis celui-ci applique à intervalles réguliers des gouttes de riboflavine (un dérivé de la vitamine B) pendant vingt minutes. Ensuite une lumière ultra violet (UV A) est focalisée sur la cornée pendant 10 minutes.

L’effet n’est pas immédiat et peut prendre plusieurs semaines pour arrêter l’évolution.

Figure 3: Séance de cross linking du collagène cornéen au bloc opératoire.

 

 

5. Etape 5

Enfin, en cas de déformation importante, de perte de transparence cornéenne ou d’impossibilité d’améliorer la vision par d’autre moyen, une greffe de cornée (kératoplastie) peut être nécessaire. La technique de choix est la kératoplastie lamellaire antérieure. Celle-ci consiste à ne remplacer que la partie malade de la cornée : les 4/5 èmes antérieurs. Parfois, une kératoplastie transfixiante est nécessaire (remplacement de toute l’épaisseur cornéenne).

Figure 4: Kératoplastie lamellaire antérieure profonde pour kératocône (aspect à 9 mois avec acuité visuelle corrigée à 8/10 en lunettes).

Foire aux questions:

Le kératocône est-il une maladie contagieuse ?

Non, cette atteinte ne se transmet pas.

Le kératocône est-il une maladie héréditaire ?

Dans la très grande majorité des cas il ne l’est pas. Dans environ 10% des cas plusieurs personnes d’une même famille peuvent être atteintes.

J’ai un kératocône, y a-t-il des précautions à prendre ?

Oui, il faut éviter de se frotter régulièrement les yeux car cela favorise l’augmentation de la déformation cornéenne.

Quelles précautions vis à vis du soleil après un cross linking ?

Il faut protéger l’œil opéré des rayons du soleil dans le mois qui suit l’intervention avec des verres solaires de classe 3 au minimum.

Puis-je remettre ma lentille après le cross linking ?

Il est recommandé d’attendre au moins une semaine avant de remettre sa lentille, afin que la surface cornéenne soit bien cicatrisée.

Le cross linking améliore-t-il la vision ?

Dans un petit nombre de cas la vision peut être améliorée quelques semaines après cette intervention. Mais le but principal de cette intervention est de stopper l’évolution péjorative de la déformation cornéenne et non d’améliorer la vision.

Après un cross linking, pendant la cicatrisation, comment sera ma vision sur l’œil opéré ?

La vision sera floue pendant les quelques semaines post opératoires. Puis celle-ci reviendra au niveau de celle constatée en pré-opératoire.

La chirurgie par anneaux intra cornéens est-elle irréversible ?

Non, ces segments d’anneaux en PMMA (dérivés de plastique) sont insérés dans l’épaisseur de la cornée. Ils peuvent être retirés à n’importe quel moment, mais cela se réalise au bloc opératoire et sous anesthésie locale.


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